Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Voix Africaine

Le Griot des Etats Unis d'Afrique

La première déclaration des Droits de l’Homme est africaine!

La première déclaration des Droits de l’Homme est africaine!

La charte du Manden ou Manden Kalikan est une retranscription d’une déclaration orale, laquelle remonterait au règne du premier souverain Sunjatta Keita qui vécut de 1190 à 1255. Elle aurait été solennellement proclamée le jour son intronisation comme empereur du Mali à la fin de l’année 1236. Le texte décrit ci-dessous provient des travaux menés à partir des années 1970 par Wa Kamissoko et Yusuf Tata Cisse, est inscrit en 2009 par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.Ce texte est l’une des plus anciennes références concernant les droits fondamentaux. Sa reconnaissance confirmerait sa valeur juridique et sa portée universelle.

1. Les chasseurs déclarent : Toute vie (humaine) est une vie. Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie, Mais une vie n’est pas plus « ancienne », plus respectable qu’une autre vie, De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.

2. Les chasseurs déclarent : Toute vie étant une vie, Tout tort causé à une vie exige réparation. Par conséquent, Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, Que nul ne cause du tort à son prochain, Que nul ne martyrise son semblable.

3. Les chasseurs déclarent : Que chacun veille sur son prochain, Que chacun vénère ses géniteurs, Que chacun éduque comme il se doit ses enfants, Que chacun « entretienne », pourvoie aux besoins des membres de sa famille.

4. Les chasseurs déclarent : Que chacun veille sur le pays de ses pères. Par pays ou patrie, faso, Il faut entendre aussi et surtout les hommes ; Car « tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface Deviendrait aussitôt nostalgique. »

5. Les chasseurs déclarent : La faim n’est pas une bonne chose, L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ; Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, Dans ce bas monde. Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc, La faim ne tuera plus personne au Manden, Si d’aventure la famine venait à sévir ; La guerre ne détruira plus jamais de village Pour y prélever des esclaves ; C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable Pour allez le vendre ; Personne ne sera non plus battu, A fortiori mis à mort, Parce qu’il est fils d’esclave.

6. Les chasseurs déclarent : L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour, « D’un mur à l’autre », d’une frontière à l’autre du Manden ; La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ; Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden. Quelle épreuve que le tourment ! Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours. L’esclave ne jouit d’aucune considération, Nulle part dans le monde.

7. Les gens d’autrefois nous disent : « L’homme en tant qu’individu Fait d’os et de chair, De moelle et de nerfs, De peau recouverte de poils et de cheveux, Se nourrit d’aliments et de boissons ; Mais son « âme », son esprit vit de trois choses : Voir qui il a envie de voir, Dire ce qu’il a envie de dire Et faire ce qu’il a envie de faire ; Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine, Elle en souffrirait Et s’étiolerait sûrement. »

En conséquence, les chasseurs déclarent : Chacun dispose désormais de sa personne, Chacun est libre de ses actes, Chacun dispose désormais des fruits de son travail. Tel est le serment du Manden A l’adresse des oreilles du monde tout entier.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article